Sindalah est la première île de luxe saoudienne inaugurée. Sa création s’inscrit dans le cadre la stratégie touristique Vision 2030 du Royaume d’Arabie Saoudite.
Avec l’inauguration de Sindalah, première destination de luxe de Neom, l’Arabie saoudite avance dans sa stratégie Vision 2030. Une station balnéaire haut de gamme qui traduit l’ambition du royaume de capter le tourisme international et de diversifier son économie.
L’Arabie saoudite franchit un cap dans sa vision de l’après-pétrole avec l’inauguration de Sindalah, première île de luxe au sein de Neom. Lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane en décembre 2022, cette station balnéaire s’étend sur 840.000 m² dans les eaux de la mer Rouge, à cinq kilomètres des côtes de Neom. Fruit d’un chantier colossal ayant mobilisé 30.000 ouvriers et 60 sous-traitants, l’île marque le début d’une série de projets visant à redéfinir le tourisme saoudien.
Une île stratégique pour le tourisme de luxe
Sindalah se situe à 17 heures de navigation des principales destinations méditerranéennes, avec des infrastructures conçues pour accueillir une clientèle yachting. Une marina de 86 postes d’amarrage, des bouées pour super yachts et un yacht-club signé Stefano Ricci constituent l’épine dorsale de ce projet, qui espère attirer jusqu’à 2400 visiteurs quotidiens d’ici 2028. Riyad, confronté à la baisse des revenus pétroliers, se tourne résolument vers le tourisme pour équilibrer ses comptes.
Protection de l’écosystème marin et ambitions durables
Outre ses infrastructures modernes, Sindalah met en avant la conservation de son environnement. Les eaux environnantes, qui abritent 1100 espèces de poissons dont 45 endémiques à Neom, ainsi que plus de 300 espèces de coraux, sont un élément clé de l’offre de l’île. Le projet s’inscrit dans une démarche de préservation de la biodiversité marine, aspect essentiel pour Neom, souvent critiquée pour ses ambitions technologiques jugées invasives.
Le royaume a dû revoir les dimensions du projet Neom. The Line, initialement pensé comme un couloir de 170 kilomètres, ne devrait couvrir que 2,4 kilomètres d’ici 2030, avec une population estimée à 300.000 habitants au lieu des 1,5 million annoncés en 2017. Présentée comme une future « Silicon Valley » du Moyen-Orient, cette mégapole symbolise cependant les défis colossaux de l’ambition saoudienne en matière de développement urbain.
Diversification économique et expansion touristique
L’Arabie saoudite mise désormais sur Vision 2030 pour bâtir une économie moins dépendante du pétrole. Le tourisme et le transport aérien deviennent des priorités : le royaume vise un triplement du trafic annuel à 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie. «Vision 2030 a motivé notre décision de conclure cet accord important, qui créera des emplois (…) et contribuera à l’économie nationale», explique Ibrahim al-Omar, directeur général de Saudia.
Récemment, Neom a également annoncé un partenariat avec le groupe Zannier Hotels pour développer un éco-resort à Zardun, dans la région de Magna. Ce complexe s’étendra sur quatre kilomètres carrés, avec 100 chambres et suites intégrées dans un environnement semi-désertique surplombant les eaux du golfe d’Aqaba, consolidant la volonté de Neom d’allier développement touristique et durabilité. La solution d’une économie diversifiée pour un avenir post-pétrole ?