Le tourisme représente 3% du PIB mondial et 7,5% du PIB en France, qui a connu une année 2024 record en termes de visiteurs. Le tourisme génère énormément de profits à nos économies et nos sociétés, cependant il est aussi responsable de 11% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Alors, dans une époque où les enjeux écologiques prévalent, il appartient à tous les acteurs du tourisme de repenser le voyage sous un angle éco responsable, d’où l’émergence du tourisme durable.
Qu’est-ce que le tourisme durable ?
La notion de tourisme durable est évoquée pour la première fois en 2004, lors de l’Actualisation des principes du tourisme durable par le Comité de développement durable et du tourisme de l’OMT. Ce concept connaît ensuite plusieurs dates clés, en 2010 avec le lancement du Partenariat Mondial pour le tourisme durable (programme dirigé par les Nations Unies) puis en 2017 avec l’année internationale du tourisme durable pour le développement (initié par l’ONU).
Le tourisme durable repose sur trois principes clés :
- Limiter l’empreinte carbone des activités touristiques en préservant les processus écologiques nécessaires à la sauvegarde des ressources naturelles et de la biodiversité.
- Préserver les traditions et la culture des populations locales, encourager les échanges entre différentes communautés et aider à créer un climat de respect et de compréhension entre les peuples.
- Garantir une économie locale durable qui profite à tous, en créant des emplois stables et en aidant à réduire la pauvreté.
Pourquoi privilégier un voyage responsable ?
D’abord, voyager de manière éco responsable participe à l’amélioration de la qualité de voyage de tous les touristes. Moins de pollution, réduction du tourisme de masse, réduction de l’impact sur les populations locales, meilleures conditions d’accueil des villes pour les touristes.
Adopter un mode de voyage éco responsable participe activement à réduire les risques de dégradations (environnementales ou des monuments historiques), c’est pourquoi de nombreuses villes ont déjà pris des mesures pour réguler l’afflux de voyageurs. C’est le cas à Venise qui impose une taxe de 5 euros par visiteur. En France, certains sites ont pris une décision radicale en imposant une limite de visiteurs en période estivale (Îles Bréhat : 4 700 visiteurs, Porquerolles : 6 000 visiteurs).
Réduction de l’empreinte carbone
Comme mentionné plus tôt, le tourisme est responsable de 11% des émissions totales de gaz à effets de serre dans le monde. Durant la période du COVID-19, le monde avait observé une chute de 71% des activités touristiques entraînant une chute drastique des émissions de CO2. Aujourd’hui, le tourisme a retrouvé ses chiffres d’avant-covid, il est donc nécessaire d’adapter notre façon de voyager afin de ne atteindre des niveaux d’émissions de CO2 similaires à la période post-covid.
Préservation de la biodiversité
Partout à travers le monde, des écosystèmes entiers sont perturbés par le tourisme de masse. Chaque année, les 220 millions de touristes qui affluent sur les plages de la Méditerranée déversent 229 000 tonnes de déchets (Statista). Réduire et contrôler le nombre de visiteurs est aujourd’hui une priorité si l’on veut continuer à voyager dans certaines régions du globe.
Soutien aux communautés locales
Les profits générés par le tourisme sont systématiquement mis en avant pour couvrir les conséquences du tourisme de masse sur les populations locales. Destruction de leur habitat naturel, déplacement de population (en forêt amazonienne par exemple), pic de pollution… Pendant les périodes estivales, certains endroits se retrouvent submergés de touristes alors que les autorités (localités, gouvernements…) ne sont pas en mesure d’accueillir un tel nombre de visiteurs en même temps.
Comment adopter un mode de voyage durable ?
Choisir des destinations engagées
De nombreuses destinations proposent aujourd’hui des expériences de voyage respectueuses de l’environnement. Le Québec, la Patagonie, la Suisse, l’Île Maurice, Zanzibar… toutes ces destinations changent aujourd’hui leur manière de recevoir des touristes. Pour découvrir d’autres voyages de ce genre, ouvrez les pages de nos magazines Escapade, dans pratiquement chaque numéro, vous retrouverez nos dossiers “Tourisme Durable”.
Sélectionner des hébergements écoresponsables
De nombreux hôtels et logements sont labellisés Écolabel Européen, Green Key ou Biosphere. Ces certifications garantissent des pratiques respectueuses de l’environnement : gestion de l’eau et de l’énergie, alimentation locale et biologique, etc.
Privilégier des moyens de transport doux
- Le train est jusqu’à 50 fois moins polluant que l’avion pour des trajets courts.
- Le covoiturage et l’autopartage permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Le vélo, la marche et évidemment les transports en commun sont idéals pour découvrir une ville tout en limitant son impact écologique.
Quelles perspectives pour le tourisme durable ?
Le tourisme durable est en constante évolution. Avec 8 % du PIB mondial lié à ce secteur, les initiatives se multiplient pour promouvoir un mode de voyage plus éthique. L’essor des nouvelles technologies, comme les plateformes de réservation écoresponsables et les applications dédiées au slow travel, facilite cette transition.
D’ici quelques années, la majorité des pays pourraient intégrer des critères environnementaux dans leurs stratégies touristiques. Le voyageur de demain sera sans doute plus conscient de son impact et cherchera des alternatives durables pour explorer le monde.