Pour découvrir une région, quoi de mieux que de l’explorer à pied, de la parcourir à son rythme au plus proche de ses paysages et de ses habitants. L’île de Jeju offre bien plus que de magnifiques paysages et de bons plats à découvrir, elle vous permet de vous ressourcer au plus près de la nature et de vous retrouver à travers notamment ses nombreux parcours de randonnées, ludiques et accessibles à tous à travers l’île sur plus de 400 km : les Jeju Olle !
A la découverte de Jeju-Do
Jeju-Do (L’île de Jeju -제주도), est la plus grande île de Corée du Sud. Elle a porté de nombreux noms au fil des conquêtes et des batailles mais porte aujourd’hui son nom « Jeju ». Le tourisme a une place importante sur l’île que l’on surnomme même « l’Hawaii Sud-Coréen » ou « l’île des dieux ». Lieu de prédilection pour des week-ends prolongés, pour palier au froid de l’hiver, pour des lunes de miel des Coréens mais aussi de leurs proches voisins Japonais et Chinois, c’est aussi la destination favorite des surfeurs.
L’île possède sa propre autonomie et compte 2 villes, Jeju City au nord et Seogwipo au sud. Elle offre comme une impression « hors du temps ». De quoi couper avec la folie de votre quotidien sous pression et du « pali-pali » – vite vite – coréen. Pourtant, si l’île abrite 695 000 habitants pour une superficie de 1849 km2, elle reçoit chaque année plus de 15 000 000 de visiteurs.
Ce tourisme excessif n’a pas que des répercussions positives sur l’île et amène une pollution, sur ses plages notamment. L’île souhaite ainsi s’orienter vers une politique d’énergie décarbonée, dit aussi renouvelable, d’ici 2030.
De quoi protéger ses 3 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : le parc national de Hallasan (au coeur de l’île), le pic Seongsan Illchulbong et son énorme cratère au sommet, et les tubes de lave Geonmum Oreum.
Un peu d’histoire
L’île de Jeju est apparue suite à l’éruption du Volcan Hallasa (한라산 – mont Hanla). S’élevant sur 1950 m, la montagne est le point le plus haut de Corée du Sud, dominant les villes de Jeju et de Seogwipo et se trouvant au coeur du parc national Hallasan fondé en 1970 sur près de 150 km2. En plus de ces magnifiques paysages, l’île est réputée pour ce qu’on nomme « Les trois abondances » : les vents, les pierres et les femmes. Les femmes occupent une place particulière sur l’île, notamment grâce aux « Haenyo » ou « Filles de la mer », des plongeuses de pêche sous-marine, sans masque ni combinaison, mais qui sont malheureusement très peu nombreuses de nos jours.
Le symbole de l’île est le Dol-Harubang (grand-père de pierre), des statues sculptées dans une roche basaltique. Elles peuvent atteindre plus de 3 m de hauteur. Ces statues symboliseraient des divinités protectrices des habitants de l’île. Mais l’une des grandes particularités de l’île, ce sont ces chemins de randonnée traversant l’île : Les Jeju Olle permettant un retour à la nature, loin du stress de la capitale.
Les Origines
C’est à Suh Myung-Sook que l’on doit la création des Jeju Olle. En 2006, cette rédactrice de 50 ans, travaillant dans un célèbre magazine de Séoul et originaire de Jeju, est à la limite du burn-out. Elle décide de se ressourcer en entreprenant le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. 800 km de marche à pied entre la France et l’Espagne qui seront, pour elle, une véritable révélation.
Lors de son pèlerinage, de nombreuses images de son enfance dans les paysages de Jeju lui reviennent en mémoire. Elle prend alors conscience que les Coréens, adeptes du « pali-pali » et d’un quotidien sous pression avaient besoin d’un « espace naturel et de chemins de randonnées pour se ressourcer ». Une quête de spiritualité et un retour aux sources salvateur. C’est ainsi que, de retour sur l’île de son enfance, elle va créer, en 2007, le premier parcours et le baptiser le JeJu Olle.
Le mot « Olle » signifie, dans le dialecte de l’île, « la ruelle qui relie la rue et la maison ». C’est donc le chemin reliant les sentiers de l’île entre eux. Le succès est au rendez-vous, elle va ainsi aménager plusieurs chemins de randonnée tout autour de l’île. Au départ réticents, les habitants vont petit à petit accepter le projet de Suh Myung-Sook.
Le Jeju Olle compte ainsi à ce jour 26 parcours (21 parcours principaux et 5 parcours additionnels) sur plus de 400 km à travers l’île, avec 3 niveaux de difficultés, longs de 5 à 23 km, et que l’on peut accomplir en une journée maximum (entre 1 à 8 heures). Les sentiers sont aménagés et balisés avec de nombreuses indications, flèches ou rubans, au sol, dans les arbres ou sur les pierres afin de ne pas vous perdre. Certains sont même en partie accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Donc, n’hésitez pas à vous renseigner avant. En 2014, plus d’un million de marcheurs auront parcouru les sentiers des Jeju Olle. Il faut savoir qu’en plus des Jeju Olle tout autour de l’île, vous pouvez également explorer le cœur de Jeju et le mont Hallasan avec 6 autres sentiers spécifiques.
Il y a encore beaucoup de choses à découvrir à Jeju. Mais ça, on vous en parlera dans un prochain article. Alors, préparez votre sac à dos, enfilez votre tenue et vos chaussures de randonnée et partez vous ressourcer sur les chemins des Jeju Olle !
En savoir plus sur les Jeju Olle
Les passeports Jeju Olle
Les créateurs des Jeju Olle, inspirés du crédential (carnet du pèlerin) du chemin de Compostelle, vous proposent ainsi deux passeports (bleu pour le nord Jeju-Si et orange pour le sud-Seogwipo).
Ces passeports vous permettront ainsi de garder une trace de la satisfaction des parcours accomplis. Une fois votre passeport rempli entièrement, vous aurez droit à un certificat, une médaille et votre nom sur le « Hall Of Fame ». Les passeports vous permettent également de bénéficier de réductions sur l’île – Il vous coûtera 20 000 Won soit environ 15 Euros.
Elles partagent leur experience …
Julie – Il y a tellement de choses à voir sur l’île de Jeju, l’île est immense et ces « trails » (sentiers, ndlr) m’ont permis de découvrir des aspects et des paysages de Jeju que j’aurais peut-être manqués.
Et surtout, ces moments de marche m’ont appris à visiter en prenant mon temps, à me recentrer sur l’instant présent et à rencontrer d’autres randonneurs sur le chemin. Je n’ai que 3 parcours sur Jeju à mon actif mais tous avaient des thématiques différentes. La route 7 m’a permis de voir la ville de Seogwipo et ses différentes cascades. La route 8 au paysage plus rocailleux et sauvage loin de la foule apporte calme et sérénité. Et la route 1-1 faisant le tour de la très touristique île de Udo m’a permis de voir une Corée un peu plus champêtre avec ses champs de coquelicots et ses vaches. Il est certain que lors de mon prochain passage sur l’île de Jeju je ferai d’autres routes.
Et puis j’ai mon “Jeju Olle Passport” à finir de remplir. C’est amusant de le faire tamponner tout au long du chemin.
Marie-Lee – En 2016, j’ai marché sur le chemin de Compostelle, j’ai beaucoup souffert car le chemin était difficile. Mais j’ai adoré cette belle expérience qui m’a permis d’aller au bout de moi-même. En 2018, j’ai décidé de marcher sur les chemins de Jeju Olle et j’ai marché sur le chemin près de la mer. C’était merveilleux de marcher en communion avec la nature et la mer. Une sensation de liberté et surtout l’impression de me reconnecter à cette île magique si importante pour moi. C’est sûr, j’y reviendrai… L’île de Jeju et moi, c’est une histoire d’amour.
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