Quelques assiettes au mur, des banquettes en tissu et une ambiance rétro-chic, voici le bistrot de quartier que l’on attendait. Celui où l’on se sent comme à la maison, avec un accueil chaleureux, des prix serrés et un festival de saveurs.
À peine est-on entré que l’ambiance donne le ton du lieu. Un air de maison de campagne, des bougies et des serviettes en tissu sur les tables. Le bordeaux, couleur du restaurant, rappelle que l’on est dans un lieu aussi pointu dans l’assiette que dans les verres.
Exigence et accessibilité
La maison est tenue par Camille, sommelière, et Arthur, chef de cuisine, tous deux passés par le Meurice. Une expérience de palace qui place la barre haut en matière d’exigence. Le sourcing est précis, local et de saison, cela va de soi. Les assiettes sont créatives et modernes.
Malgré un nom charcutier et des influences lyonnaises, la carte fait la part belle au végétal et il y a toujours une proposition sans viande ni poisson. Tout est fait sous vos yeux, donc adaptable à la demande. Ils ont voulu créer le lieu qu’ils cherchaient, ouvert, accueillant et accessible.
C’est vendredi soir, alors on se laisse tenter par la proposition, qui ne se refuse pas, d’une petite coupe. Dans nos verres, un champagne de la Maison Hugenot-Tassin, léger, une bulle fine et des notes de fruits jaunes. Juste ce qu’il faut pour se mettre en appétit et étudier la carte… L’étude sera courte, puisque d’humeur indécise, le choix se portera sur un menu carte blanche à 5 temps. Le plaisir de se laisser porter par les envies du chef, mais plaisir non coupable (au moins pour le porte-monnaie) puisque ce menu est proposé à 38 €. Un tarif de compétition dans le paysage culinaire parisien. Après renseignement sur votre régime alimentaire, vos allergies et vos goûts, le chef décide d’un menu.
Un bistrot classique avec des assiettes modernes
En guise de mise en bouche, un oeuf façon mimosa. Un clin d’œil du chef à ce classique bistrotier, à mi-chemin entre madeleine de Proust et repère rassurant. La suite est plus audacieuse. De l’entrée au dessert, les dressages, les cuissons, comme les sauces, sont parfaitement réalisés. Mention spéciale pour ce chou-fleur rôti, graine de moutarde, condiment aux herbes, betterave pickles, pamplemousse et zestes de cédrat. Il y a la douceur légèrement amère du chou, qui contraste avec les pickles et le condiment acide et légèrement gras. Enfin, la touche d’agrume vient rafraîchir le tout. Un très beau plat qui en réconciliera plus d’un avec ce légume mal aimé !
Pour les plus gourmands, une assiette de fromages au lait cru accompagnée de miel d’un petit producteur, mais n’oubliez pas de garder de la place pour le dessert. Il serait dommage de rater les propositions du chef, tout aussi convaincantes. Ce jour-là, un crémeux citron et zestes d’agrumes, crumble et basilic d’un côté, et un décadent fondant au chocolat, servi dans sa cassolette à plonger dans un généreux bol de crème crue. Péché !
Une adresse sans autre prétention que celle de vous régaler avec générosité. Allez-y, elle mérite le détour.
Rosette
77 Rue de Paris, 92110 Clichy
Ouvert du lundi au vendredi midi et soir. Fermé le week-end.
Plat à partir de 22€ à la carte. Menu à 27€ le midi et menu carte blanche en 5 temps à 38€ le soir.